Assister à une réunion à Paris sur le sujet Israël ferait croire qu'on est dans une réunion electorale à Tel-Aviv ou ailleurs en Israël. Mieux que cela, on croirait assister à une campagne électorale dans laquelle ne s'expriment que l'extrême-droite et l'extrême-gauche. La réalité israélienne est tout autre. Aucun gouvernement, aussi à droite qu'iI fút, n'a annexé la Judée-Samarie et aucun gouvernement, aussi à gauche soit-il, n'a pour programme le retour aux fronti?res de 1967 et la reconnaissance d'un Etat palestinien. Le débat se déroule entre un centre-droit et un centre-gauche, le problème palestinien étant une réalité pour tous, sans exception.
L'épopée israélienne a pour acteurs, metteurs en scène, régisseurs et mêmes critiques les !sraéliens; les Juifs de la diaspora ne pouvant y tenir que le réle de spectateurs. très engagés et très passionnés peut-être. mais spectateurs quand même. Voilà une vérité simple qui a intérét d'étre répétée à l'infini. Toute autre expression n'est que le signe d'un malaise personnel fait de sentiments de culpabilité et de honte. Il serait bon, d'ailleurs, que les lsraéliens qui viennent parler devant un public juif diasporique tiennent compte de cette vérité-là et n'exportent pas le débat politique israélien là ou il n'a pas lieu d'être.
Tous ceux qui brélent du feu d'lsraël sans y vivre pourraient utiliser leur excés d'énergie. les uns pour apprendre I'hébreu, étudier le judaIsme et aller en Israël le plus souvent et le plus Ionguement possible, et les autres, pour aller au bout de leur engagement dans une judéité universaliste, m?lée, dans les faits. à une intégration réussie et, surtout, non dérangée, sur place.

arche
Ainsi donc ... est la rubriqe mensuelle que Benjamin Duvshani anime, et il préface ainsi chacune de ses colonnes.